Véritable perle apprivoisée par la nature, Ronda est la troisième ville la plus visitée d’Andalousie après Séville et Grenade. L’ancienne cité romaine, toute proche de la Costa del Sol, est pourtant bien différente des villes du littoral courues par les touristes européens. Dans l’arrière-pays, la belle andalouse qui côtoie la montagne constitue une étape obligatoire pour la découverte du Sud de l’Espagne.
Loin du littoral bétonné et pollué, à 750 m au-dessus du niveau de la mer, se dresse un village blanc et animé. Bienvenue à Ronda, l’une des plus anciennes villes d’Espagne !
Située à une centaine de kilomètres de Málaga, dans un bassin entouré de montagnes, la « ville rêvée » – comme la surnommait le poète allemand Rainer Maria Rilke – surplombe un précipice profond de plus de 100 m, El Tajo. Au fond de cette faille coule une rivière étroite et encastrée, el Guadalevín.
Ronda entra dans l’Histoire, lorsqu’au VIème siècle avant J.-C., l’historien romain Pline s’est référé à la « Arunda » – le nom romain de la ville… Au XIème siècle, sous l’impulsion des Berbères, la cité s’agrandit et se développe. Aujourd’hui, la vieille ville musulmane (centre historique) regarde fraternellement la ville moderne située de l’autre côté du ravin (El Mercadillo). Toutes deux sont reliées par trois ponts dont l’étonnant Puente Nuevo – ou pont neuf, par opposition au Puente Viejo voisin – symbole de la ville depuis plus de deux siècles. Le quartier de San Francisco, au sud de la ville, nous rappelle le bastion musulman que fut Ronda pendant un temps… Non loin de là, d’imposantes murailles côtoient la porte qui commandait l’accès à la citadelle, la Puerta de Almocábar.
L’attrait touristique majeur de Ronda n’est autre que la Plaza de Toros, une arène mythique. Elle trône dans la partie moderne de la ville. Son diamètre et ses gradins pouvant accueillir 6000 personnes font d’elle l’une des plus grandes arènes d’Espagne. En 1785, c’est en son sein qu’est née la tauromachie – celle des combats à cheval. A la même époque, grâce à Pedro Romero, la corrida moderne – celle des combats à pied – fait son apparition et se dote d’un style et d’un code bien spécifiques.
Le Palais de Mondragón, un ancien palais royal maure situé en plein cœur de la Ciudad, évoque le temps où Ronda était la capitale d’un petit Etat arabe. On ne peut qu’être séduit au vu du patio à arcades orné de mosaïques et de stucs qui reflètent l’art mudéjar et l’architecture de la Renaissance espagnole. Le jardin maure à flanc de falaise enchante quiconque le traverse.
Au mois d’août, Ronda célèbre le flamenco. Et tout au long de l’année, au Musée Lara, dans la vieille ville, on peut assister – sur réservation – aux spectacles de danse de la troupe dirigée par la danseuse Rocio Vásquez. Si vous visitez la ville en septembre, vous ne pourrez manquer la Féria et les traditionnelles fêtes de Pedro Romero – un hommage à l’homme qui contribua à donner une importance sociale à la figure du Matador.
C’est au coucher du soleil, dans la lumière ambrée du jour, que l’on capture et savoure toute la beauté de Ronda. Les places embaumées d’orangers en saison, les patios pleins de charme, les ruelles aux pavés mal ajustés nous donnent envie d’y passer une nuit et même davantage…
Sabrina Pessanha
Adresses utiles :
Office Espagnol du Tourisme, 43 rue Decamps, 75784 Paris Cedex 16 – 01 45 03 82 50 – www.spain.info
www.turismoderonda.es (site en anglais, allemand et espagnol)
www.flamencoronda.com
Article publié dans La Vie est Belle Mag, 2007
[…] Ronda : un joyau andalou September 2009 3 […]